23/01/2012
Quand la publicité s’autoparodie
Avez-vous déjà eu l’impression que toutes les publicités se ressemblent dans certains secteurs ? Derrière chacune de ces publicités se cache un créatif frustré ! Cet article est l’occasion de lui rendre hommage. En effet, nous aller parler aujourd’hui de l’influence de la publicité sur… la publicité.
L’autoparodie permet certes au créatif frustré d’enfin se faire plaisir en montrant toutes les ficelles de son métier et à son agence de postuler à des prix de créativité publicitaire, mais elle est également bénéfique pour la marque en termes de notoriété et de chiffre d’affaire, comme les singes d’OMO l’ont prouvé il y a quelques années.
Vous verrez à l’aide des 50 exemples ci-dessous comment les grands classiques de publicités pour lessives, cosmétiques & co sont parfois parodiés par d’autres publicités.
Au programme :
- Les détournements des publicités pour lessives
- Les détournements des publicités pour cosmétiques
- Les publicités qui sortent de leur cadre
- Quand la publicité nous montre l’envers du décor
- Les fausses-pistes
1. Les détournements des publicités pour lessives
Pourquoi les publicités pour lessives se ressemblent-elles toutes ? Vendre de la lessive, ce n’est pas vendre du parfum, on ne vend pas du rêve car la ménagère de moins de 50 ans veut du rationnel. Voici grossièrement ce que l’on apprend en École de Com et de Pub. Le schéma narratif d’une publicité pour lessive ne varie donc (quasiment) jamais, ce qui en fait une proie facile au détournement… publicitaire !
Commençons par deux publicités que j’intitulerai « Maman pète un câble ».
Finnmatkat
Le détergent, le meilleur ami de la femme ? Pensez à offrir à cette pauvre maman un peu de dépaysement avant qu’elle n’en arrive là !
Eram
Si cette pauvre maman n’a pas eu son voyage, elle pourra toujours se recentrer sur elle-même et se faire des petits plaisirs pour compenser sa triste existence ! Voyez à ce sujet l’article sur la saga publicitaire Eram.
Walking Dead
Parce qu’il faut bien continuer à laver ses vêtements, zombies ou pas ! (fans de zombies, faîtes un tour sur cet article consacré à l’influence des zombies sur la publicité)
Rfi
La solution pour faire partir la tache la plus récalcitrante de l’ex-Yougoslavie !
Orangina
Le premier des nombreux détournements publicitaires d’Orangina avec ses animaux humanisés, que l’on retrouvera tout au long de ce dossier.
OMO
Un cas assez unique : tout d’abord parce qu’il s’agit de la seule parodie de pub de lessive servant à vendre… de la lessive ! Ensuite, parce que ces singes bien sympathiques ont réussi à prouver que l’on pouvait faire de l’humour dans les publicités pour lessives en obtenant d’excellents résultats en termes de ventes et de notoriété.
Nintendo 64
Un peu de finesse dans ce monde de brutes. Le pauvre ourson Cajoline se serait-il trompé de publicité ?
2. Les détournements des publicités pour cosmétiques
Un autre secteur où les publicités sont d’une banalité affligeante, à quelques exceptions près (Axe).
Tomb Raider
Quel est le secret de la belle Lara Croft ? Le processeur 128 bits de la nouvelle DreamCast évidemment ! Je vous invite par ailleurs à voir quelques publicités avec Lara Croft, la femme-sandwich.
Canal +
Un condensé d’humour Canal + dans ces 3 publicités.
Le préservatif
Parce qu’on peut aussi faire passer un message sérieux avec de l’humour…
Le trèfle
Sans doute la meilleure publicité de tous les temps pour du papier toilette !
Orangina
La saga Orangina continue !
3. Les publicités qui sortent de leur cadre
Je vais enfin pouvoir placer un mot que j’aime beaucoup et vous montrer trois publicités « exotopiques ». Vous avez l’impression de voir une publicité classique pour une marque, puis une seconde publicité sans aucun rapport, jusqu’à ce que la première publicité vienne s’incruster chez sa voisine, créant ainsi une sorte de publicité 2 en 1.
Renault
Vous êtes tranquillement en train de rêvasser devant la publicité lorsque Renault vient frapper brusquement une seconde fois à la porte de votre cerveau !
Energizer
Energizer, le lapin qui dure bien plus longtemps qu’un simple spot publicitaire !
Ne mélangez pas tout !
Canal +
J’intitulerai pompeusement les 2 publicités suivantes : « quand la publicité publicite la publicité ». Autrement dit ces publicités nous vendent… de la pub, de manière totalement légitime et assumée car elles s’adressent directement aux média planneurs sur un ton décalé pour leur faire comprendre qu’en misant sur Canal +, ils miseront sur une chaîne où la publicité se fait rare et l’audience sera plus attentive que sur les autres chaînes, où le temps de cerveau du consommateur sera déjà fortement entamé par les autres annonceurs (meilleur β de mémorisation sur Canal+ !).
Volkswagen
Après les publicités « Maman pète un câble » voici la publicité « le concepteur-rédacteur pète un câble ! ».
4. Quand la publicité nous montre l’envers du décor.
Les temps ont changé. Le consommateur n’est plus dupe comme il pouvait l’être dans les années 60, il n’accepte plus d’être pris pour un idiot et comprend mieux les mécanismes publicitaires. Les créatifs l’ont bien compris. Pour flatter son ego, ils lui font parfois prendre part à la construction de la publicité en lui montrant l’envers du décor. Et si toutes ces publicités s’évertuent à nous montrer à quel point elles sont factices, c’est pour mieux montrer par l’absurde les bénéfices du produit.
AGF
AGF permet aux retraités d’exhausser leurs rêves, comme celui de ce beau vieux en bonne santé, qui rêvait d’être un acteur dans une publicité pour retraités…
Un autre beau vieux en bonne santé qui s’évertue à nous dire que tout est faux dans cette publicité. Sauf bien sûr le message primordial que la mutuelle AGF aide les retraités à vivre mieux.
Ubykotex
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on utilisait toujours le même liquide bleu dans les publicités pour tampons hygiéniques ?
E.Leclerc
Même le low cost se met à faire une publicité « intelligente » pour les consommateurs utilitaristes.
Peugeot 407
Raisonnement par induction : les publicités de Peugeot sont faites par des perfectionnistes, donc la Peugeot est faite par des perfectionnistes !
Neuf
Le cas d’école des publicités nous montrant l’envers de son décor. Le message est si gros qu’il en devient comique et s’imprime durablement dans nos mémoires.
5. Les fausses pistes
En dehors de la lessive et des cosmétiques, certains autres secteurs de la publicité ou styles propres à des marques sont aussi de belles proies au détournement.
Semos
Regardez plutôt en bas à gauche. Non, ce n’est pas une publicité pour un régime miracle ou des sous-vêtements, mais pour des leçons de Photoshop !
Eram
Eram parodie le style Kooples !
Specsavers
Une pub pour les déodorants Axe ? Non, pour les lunettes Specsavers !
3dfx
Pensez à toutes les belles choses qu’on pourrait faire avec les nouvelles puces 3dfx. L’éthique en prend un coup !
Le sucre
Les producteurs de sucre français dénoncent avec originalité l’utilisation des substituts du sucre avec le slogan « avec le sucre, vous êtes dans le vrai ».
Ayudin
Une première publicité délicieusement vintage pour un flan à la saucisse assez phallique ? Ouf non ! Par contre si vous ne faîtes pas la vaisselle rapidement, le reste de saucisse et de flan risquent de s’unir pour vous mener la vie dure ! Heureusement, Ayudin est là pour vous aider à rétablir le bon goût.
Après le flan à la saucisse, le poisson au chocolat.
Orbit
Toujours la même problématique, comment se débarrasser de cette fichue vaisselle ? Ah non ! C’est finalement une pub pour des chewing-gums !
Orangina
Maman brebis et maman biche ont trouvé la solution à tous leurs problèmes ménagers : Orangina naturellement !
Schweppes
A quoi vous attendiez-vous ? Un nouveau parfum ?
Le préservatif
Jacques Vabre nous présente son nouveau nectar ? Pas vraiment.
Un nouveau rasoir Gillette ? Toujours pas.
Fotoprix
Le nouveau Wonderbra ? Cherchez encore !
Point 2
Ah, le nouvel iphone 5 ! Non, non et non ! Les éditions Point 2 parodient avec beaucoup d’intelligence le fameux style tout en sobriété d’Apple.
Pour conclure cet article en beauté, (re)voyons cet extrait bien connu du film 99 francs, où Octave, en plein « bad », se retrouve dans l’univers fictif des publicités Kinder, alias « Groobad » !
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