03/09/2012
Quand les casseurs de pub sont plus créatifs que les créatifs
La publicité n’a pas que des amis, loin de là. Avec l’avènement d’Internet, la résistance est de mieux en mieux organisée. Des sites tels que Brigade Anti pub ou Résistance à l’Agression Publicitaire voient le jour.
Pour protester contre « l’agression publicitaire », le meilleur moyen est de jouer sur le même terrain que la publicité et saboter son message en le détournant de son sens initial. Voici une sélection de quelques détournements originaux, qui prouvent que les casseurs de pub savent parfois être créatifs et drôles !
Le meilleur terrain de jeu pour les antipub est sans nul doute le metro, et ses affiches 4×3 vues par des millions de passagers tous les jours. La publicité dans le metro, bien que contribuant à donner quelques couleurs aux tunnels blancs et à faire baisser le prix du ticket, a de nombreux détracteurs.
Dans le metro, nous sommes tous des moutons, d’accord, mais apparemment nous sommes aussi des oies que l’on gave de publicités !
Le vide est mieux que la pub.
Et si les panneaux pouvaient s’exprimer ?
Voici ce qui risque d’arriver lorsque les utilisateurs prennent la parole.
En 1988, l’association culturelle et artistique « Les humains associés » lançait une campagne d’affichage interactive avant-gardiste. Les passants furent invités à écrire quelques mots doux…
En 2004, nouvelle expérience similaire. Cette fois ci, c’est la RATP qui met à disposition ses espaces publicitaires aux commentaires de ses passagers dans la station Liberté, renommée pour l’occasion « Liberté d’expression ».
Rebelotte, échec… La RATP en prend pour son grade, avant qu’une couche épaisse de tags ne vienne recouvrir les commentaires.
Les taggeurs ne s’arrêtèrent pas aux espaces qui leur étaient réservés.
Il serait donc peu probable d’assister à une expérience similaire d’ici peu. La publicité ne cédera plus sa place.
Dans le metro, il n’est pas encore possible de cliquer sur la petite croix rouge pour faire disparaître la pub. Il est cependant possible de faire preuve de créativité, comme ci-dessous.
Un artiste hambourgeois s’est amusé à coller des blocs de Photoshop, afin de critiquer ce culte du corps parfait, artificiellement retouché sur Photoshop, mais donnant de vrais complexes aux jeunes filles.
De nombreuses associations féministes dénoncent en effet l’image de la femme dans la pub. La femme parfait n’existe pas, on veut des moches, comme dans la vraie vie !
Et quand la publicité s’efforce de nous montrer quelqu’un de vrai, on lui reproche ses stéréotypes !
Les reproches peuvent parfois être violents !
Les associations font souvent le rapprochement entre publicité et prostitution.
La femme est un objet. Lorsqu’elle n’est pas un objet sexuel, elle demeure une consommatrice obéissante.
Une certaine ressemblance avec une fameuse scène du film Invasion Los Angeles !
Dans la société actuelle, il n’est pas rare d’ignorer ses voisins de palier, surtout à Paris…
Il ne faut pas inciter les détracteurs à vous répondre non-plus !
Une autre répartie bien envoyée !
Une lettre peut tout changer.
Deux lettres peuvent tout changer.
Quelques coups de feutre aussi.
Et puis parfois, le message paraît presque sincère !
D’autres fois encore, ce n’est pas la publicité qui est visée directement mais la politique !
MAJ : 20/07/2012
Voici quelques détournements artistiques provenant du mouvement activiste anglais dénommé « brandalism » (contraction de « brand » et de « vandalism »). La publicité détourne l’art, et l’art détourne la pub, la boucle est bouclée !
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3 commentaires (+ajouter le votre ?)
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david - 03 Août 2012 à 14:17:38
J’adore la phrase « I paid too much ». Ce qui est super c’est qu’elle est détournée dans la pub d’Apple, le roi du marketing & du consumerisme.
Lou-wizz - 05 Août 2012 à 10:41:50
Un article engagé et bouleversant. Prise de conscience immédiate, je l’ai beaucoup apprécié, bravo !
duc - 09 Fév 2016 à 10:28:25
je cherche une affiche (belle) pour interdire les prospectus dans les boites aux lettres et ainsi limiter la prolifération des affreux stickers « stop pub » collés sur chacune des boites aux lettres